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mouvement démocrate - Page 12

  • Quand les centristes reparlent d’Union nationale

     

     

     

    Bis repetita. Une fois de plus, les leaders centristes, notamment François Bayrou et Hervé Morin, parlent à mots plus ou moins couverts, voire tout à fait clairement, d’union nationale à mettre en place pour faire face aux problèmes de la France.

     

    On se rappelle que ce fut déjà un des thèmes prioritaires du président du Mouvement démocrate en 2007 (quand il présidait encore l’UDF…). Il semble que cela doive devenir un thème récurrent des partis centristes.

     

    Il faut dire que le consensus est dans les gènes des centristes. Ils sont pour une démocratie apaisée et capable de s’unir sur les grandes questions politiques, économiques, sociales et sociétales.

     

    Mais, plus prosaïquement et dans la cadre de la politique politicienne, c’est aussi leur intérêt actuel. Car le Centre ne semble pas en 2012, tout comme en 2007, pouvoir remporter l’élection présidentielle, ni avoir une majorité de sièges lors des élections législatives. Dès lors, l’union nationale est un moyen de peser politiquement plus que l’on ne vaut électoralement et de se retrouver aux affaires.

     

    Pour autant, comme à chaque fois, cette thématique recèle en elle-même l’affaiblissement d’un message réellement centriste et fait croire que le Centre n’est qu’un point à équidistance de la Droite et de la Gauche, donc que sa vocation est de gouverner avec une moitié des idées de la Droite et une moitié des idées de la Gauche, donc de n’être qu’un avatar d’une union nationale.

     

    Or ceci n’est pas vrai. Le Centrisme est une vraie politique alternative à celles de la Droite et de la Gauche. Et consensus n’est pas union nationale.

     

    D’autant que l’union nationale est un concept un peu flou pour ceux qui la demande. Par exemple, est-on dans la configuration d’une union nationale de tous les partis politiques? Et quand François Bayrou et Hervé Morin parlent de cette union quels sont les partis qu’ils veulent voir dedans? Tous, du Front national à Lutte ouvrière?!

     

    Le problème pour les centristes qui appellent à un gouvernement d’union nationale, c’est, comme nous l’avons dit, qu’ils ne sont pas en mesure de gagner l’élection. Dès lors, cet appel ressemble plutôt à un constat d’échec avant même d’aller devant les électeurs, un appel du pied aux autres formations politiques pour gouverner avec les vainqueurs, quels qu’ils soient.

     

    Une démarche qui risque de ne pas être comprise par les Français, notamment ceux qui préfèrent le vote utile et rejettent l’opportunisme. A quoi bon voter, se disent-ils, pour des candidats qui se dilueront dans une union nationale dont ils ne seront pas les dirigeants? Autant voter pour ceux qui la dirigeront vraiment…

     

    Enfin, l’unanimisme qui est derrière l’idée d’union nationale, quand elle est invoquée à tout bout de champ, n’est pas une vision démocratique. Dans une démocratie républicaine, il y a des visions et des opinions différentes qui se confrontent et s’affrontent pacifiquement dans des arènes publiques et sont adoubées ou rejetées lors des élections des représentants du peuple. Vouloir, à chaque élection gommer les différences sous couvert d’union nationale n’est pas un service à rendre au débat démocratique.

     

    Pour autant, est-on, au jour d’aujourd’hui, dans la configuration d’un appel à l’union nationale? Oui et non.

     

    Oui, si l’on estime que la situation va empirer dans les semaines et les mois à venir et que, la seule manière de prendre des décisions difficiles politiquement, c’est-à-dire hautement impopulaires, pour sauver le pays, est d’ya associer tous les partis politiques.

     

    Non si l’on analyse la situation actuelle, difficile mais pas catastrophique où des décisions doivent être prises rapidement mais sans pour autant brider le débat politique ou, pire, laisser aux seuls extrêmes le rôle d’opposition. Car, demain, si l’UMP, le PS et les partis centristes forment une union nationale, gageons que l’extrême-droite et l’extrême-gauche en tireront rapidement profit.

     

    Ce qui n’empêche pas, dans ce dernier cas de figure, que certaines mesures importantes soient votées par la Droite, la Gauche et le Centre. Cela s’appelle la responsabilité politique, non l’union nationale.

     

    L’union nationale est utile et se justifie dans la cadre d’une crise d’une extrême gravité comme une guerre ou une dépression économique profonde. Nous n’en sommes pas encore là, fort heureusement. Sinon, elle n’est qu’une manière de brider le débat démocratique.

     

     

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • Alliance centriste: le fiasco de Jean Arthuis


    Il était parti du Mouvement démocrate en 2009 sur fond de désaccord avec la ligne politique de François Bayrou. Ce dernier n’a pas changé d’un iota celle-ci et le voici de retour, deux ans après...

    Jean Arthuis, c’est de lui qu’il s’agit, va en effet adosser son petit parti, l’Alliance centriste, au Mouvement démocrate de François Bayrou (avant de le fédérer) et obtenir une gratification, lui qui vient de perdre la présidence de la commission des Finances au Sénat qui lui permettait d’exister politiquement au-delà de son mandat en Mayenne.

    Pour justifier son retour au bercail, Jean Arthuis indique, dans une interview au quotidien Le Monde, qu’il faut rassembler le Centre et qu’après avoir lorgné du côté du Nouveau centre, il s’est tourné du côté du Mouvement démocrate parce qu’il était «équidistant» (sic) des deux partis. Une justification bien pauvre, qui passe sous silence la pauvreté de la réflexion du président de l’Alliance centriste et le fait qu’il s’est toujours considéré dans la majorité présidentielle alors que François Bayrou, lui, s’est toujours considéré en dehors. Dès lors, il serait intéressant de demander à Jean Arthuis où il se positionne aujourd’hui (car demain est une autre histoire…).

    Mais est-ce vraiment intéressant de le savoir?

    Que Jean Arthuis s’en sorte pas trop mal, grand bien lui fasse, lui qui ne représente plus rien politiquement. Mais c’est bien dommage pour l’Alliance centriste dont la création a été un échec total, due en grande partie à son unique responsabilité.

    Malheureusement, il a emmené dans cette aventure des hommes et femmes sincères et motivés, qui croyaient vraiment en une refondation du Centre et dans des valeurs centristes qui ni le Mouvement démocrate, ni le Nouveau centre ne représentent totalement.

    Ils ont même cru au courage politique de Jean Arthuis, espérant qu’il saurait transcender sa pusillanimité face à la cause dont il se voulait le héraut. Et au CREC (qui édite le site www.lecentrisme.com), nous avons voulu également y croire. C’était sans conteste trop attendre de lui.

    Bien sûr, ce piteux ralliement n’aura guère d’incidence dans le monde politique tellement l’Alliance centriste comptait pour pas grand-chose et encore moins depuis les récentes élections sénatoriales. C’est en quelque sorte un non-événement dont le seul qui pourra en tirer, peut-être, un bénéficie politique est François Bayrou.

    Retour sur ce fiasco.

    Quand il a créé l’Alliance centriste en juin 2009, le sénateur de la Mayenne voulait tout bousculer… tout en évitant de prendre des risques. Ce grand pourfendeur du principe de précaution se l’est pourtant appliqué à lui-même!

    Pendant les six mois qui ont suivi la création de ce parti, celui-ci est devenu une sorte de mort-vivant: pas une déclaration de Jean Arthuis, pas une initiative politique de la nouvelle formation qui a sombré dans un anonymat qu’elle n’a jamais pu dépasser sauf à de rares et courtes occasions.

    Tentant malgré tout d’exister politiquement personnellement, en 2010, Jean Arthuis se déclarait prêt à se présenter à la présidentielle de 2012 mais sans attirer aucune attention de la part des médias dont beaucoup ne connaissaient même pas l’existence de l’Alliance centriste... D’ailleurs, il n’apparut jamais dans aucun sondage.

    Il créa ensuite le fantomatique Institut du Centre (qu’Alliance centriste subventionne) à la tête duquel il plaça Jean-Louis Bourlanges qui se voyait ainsi offrir une tribune inespérée pour ses propres ambitions, tribune qu’il ne manqua d’ailleurs pas d’utiliser (en annonçant même qu’il pensait se présenter, lui aussi, à la présidentielle!). Un Jean-Louis Bourlanges qui multiplie depuis 2007 les attaques fielleuses à l’égard de François Bayrou… le nouvel allié de Jean Arthuis!

    Sans grande stratégie claire, allant voir de chaque côté de l’échiquier centriste avec des discours incohérents et paradoxaux, cette absence de sens politique de Jean Arthuis devait aboutir au début de l’année 2011 à la création de la Confédération des Centres entre Hervé Morin et lui-même.

    Puis, quelques semaines plus tard, au lâchage en rase campagne du président du Nouveau centre (qui ne lui pardonne pas) et au refus de rallier l’Arés (Alliance républicaine écologique et sociale) de ce même Morin et Jean-Louis Borloo non sans avoir annoncé quelques jours auparavant, dans un éditorial sur son blog, son adhésion sans réserve à cette nouvelle alliance. Plus incohérent, tu meures!

    Entre temps, il avait publié un livre sur les finances publiques, son obsession, qui fit un bide.

    Et, pour couronner le tout, voilà que les médias qui ne connaissaient même pas l’existence de l’Alliance centriste, s’emparaient de cette dénomination pour qualifier l’alliance entre Hervé Morin et Jean-Louis Borloo sans même que Jean Arthuis ne réagisse dans un premier temps, semblant totalement se désintéresser d’un parti qu’il avait pourtant créé avec d’autres, ces autres dont il ne semblait guère se préoccuper.

    Dès lors, de plus en plus incohérent, il se coupait d’Hervé Morin pour chanter à nouveau les louanges de François Bayrou – qu’il avait voulu dégommer de la présidence du MoDem en 2008… Un Bayrou qu’il invitait en grande pompe (en fait, c’est le seul leader du Centre indépendant qui daigna se déplacer) lors de son Congrès d’Angers en juillet dernier avant de faire le déplacement lors de l’université d’été du Mouvement démocrate.

    Laissant son parti en déshérence, il jouait alors une carte personnelle, essayant de sauver vainement sa présidence de commission au Sénat, sans résultat, avant de décider, in fine, de rallier François Bayrou.

    Que conclure de cela? Que Jean Arthuis n’ait pas la stature d’un leader politique. Mais cela était évident depuis longtemps pour nombre de centristes qui l’ont côtoyé dont un grand nombre de militants de l’Alliance centriste. Cela l’est, dorénavant, pour les Français… en tout cas, ceux qui le connaissent!

    Quant au Centre, heureusement, il en a vu d’autres et beaucoup plus dangereuses pour son existence que cet épiphénomène qui ne ravira que ses adversaires. Après cette péripétie, néanmoins, le Centre reste à refonder. Et, au CREC, nous continuerons à nous battre pour cela.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • La «majorité centrale» a des accents plus gaulliens que centristes


    Il est toujours intéressant d’écouter ceux qui ne sont pas du même bord que vous. En l’occurrence, Daniel Garrigue, l’ancien porte-parole de Dominique de Villepin et toujours député UMP, qui vient d’appeler à voter pour François Bayrou. Selon lui, le positionnement «central» du leader du Mouvement démocrate montre qu’il n’est pas centriste.

    Voilà qui est intéressant au-delà d’une dialectique quelque peu tirée par les cheveux si l’on se fie uniquement aux définitions du dictionnaire.

    Cela dit, entre ces définitions et les subtilités d’un positionnement politique, il y a, souvent, un abime…

    Et, effectivement, le thème de la «majorité centrale» de François Bayrou nous renvoie, comme il l’a déjà été indiqué ici, plus à une sorte d’union nationale ou, à une idée gaullienne qu’à un positionnement centriste.

    Car si le Général de Gaulle n’était pas centriste (il avait été démocrate-chrétien avant la Deuxième guerre mondiale mais ne l’était plus depuis longtemps quand il accéda au pouvoir en 1958, et il n’aimait guère les centristes), il se voulait, en revanche, un rassembleur en étant au-dessus des partis, c’est-à-dire dans une sorte de centralité attrape-tout.

    Rappelons pour la énième fois, que le Centre n’est pas central, qu’il n’est pas juste milieu. De même, le Centrisme qui ne ressort surtout pas d’un positionnement idéologique à équidistance entre la Gauche et la Droite, n’est pas centralité, ni un mélange plus ou moins subtil d’idées venues de droite et de gauche. En cela, la majorité centrale n’est pas centriste.

    Il faut se rappeler, également, que le Général de Gaulle voulait rassembler tout ce qu’il y avait entre les extrêmes. Selon lui, entre les Gaullistes et les Communistes, il n’y avait rien (à son époque, l’extrême-droite n’était qu’une bande groupusculaire).

    La volonté de rassembler tout ce qui se trouve du centre-gauche au centre-droit de Bayrou n’est donc pas très éloigné de la stratégie gaullienne si l’on songe que cela regroupe une grande partie du Parti socialiste et une grande partie de l’UMP.

    Les clins d’œil à Dominique de Villepin, à Manuel Valls et à quelques autres procèdent de celle-ci.

    François Bayrou, qui se voit en un Mitterrand gaullien (Mitterrand pour le parcours politique, de Gaulle pour la rencontre avec le peuple français), a décidé de se positionner de cette manière pour deux raisons.

    La première est qu’il croit en son destin présidentiel (même si seulement 18% des Français sont d’accord avec lui selon un récent sondage). Et celui-ci, selon la mythologie entretenue, est la rencontre d’une personne avec un peuple (sauf qu’aucun candidat sans un parti fort et structuré n’a pu remporter la présidentielle, pas même Valéry Giscard d’Estaing qui avait ses Républicains indépendants). Du coup, il faut se présenter comme un rassembleur.

    La deuxième est… qu’il ne peut pas faire autrement! Au jour d’aujourd’hui, son parti, le Mouvement démocrate, compte pour pas grand-chose électoralement parlant, et il ne peut s’appuyer sur lui pour en faire une machine à gagner la présidentielle.

    De même, il ne peut pas utiliser la stratégie de rassembler son camp au premier tour et les Français au second afin de se qualifier pour le second tour, au vu des résultats électoraux du MoDem et .à l’inverse de Nicolas Sarkozy, de François Hollande et même de Marine Le Pen.

    Dès lors, il doit se reposer uniquement sur un mouvement d’opinion en sa faveur qu’il doit construire et faire en sorte qu’il soit le plus large possible.

    Comme ce qu’il avait fait en 2007 où il avait choisi le thème de l’union nationale pour les mêmes raisons (même si, à l’époque, il avait une machine, l’UDF, malgré tout plus consistante).

    Union nationale et majorité centrale, même combat!

    Reste à savoir s’il sera capable de faire prendre la mayonnaise. A six mois de la présidentielle, ce n’est pas encore le cas.

    Pour les centristes, se posent donc la question de savoir si François Bayrou est leur candidat ou non. La réponse définitive sera apportée par ses propos et son positionnement lors de la campagne.

    Il se peut qu’il ne le soit pas mais qu’il demeure, malgré tout, celui qui sera le plus proche du projet politique du Centre. Cela lui permettra, sans doute, d’être celui des centristes…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Mais pour qui François Bayrou appellera-t-il à voter au second tour de la présidentielle?


    Si l’on estime, au jour d’aujourd’hui, que François Bayrou n’a que peu de chances d’accéder au second tour de la présidentielle (mais cela peut évidemment changer d’ici à avril 2012), on peut se demander pour qui il appellera à voter lors de ce duel. Pour François Hollande? Pour Nicolas Sarkozy? On exclut évidemment ici la présence de Marine Le Pen, car si ce cas de figure existe, il appellera à voter pour son adversaire, quel qu’il soit.

    Cette question n’est pas anodine car, d’une part, François Bayrou a dit lui-même que cette fois-ci, à l’inverse de 2007 où il n’avait donné aucune consigne de vote à son électorat, il appellerait à voter pour un des deux candidats encore en lice.

    De même, d’autre part, Hervé Morin n’arrête pas d’affirmer, pour mieux le rejeter hors du Centre, que son choix est déjà fait et que celui-ci est François Hollande (celui de Morin est déjà Sarkozy, mais là, c’est lui-même qui le dit!).

    Nous avons déjà expliqué ici qu’au vu des sondages et de la situation politique (mais tous peut également changer dans les six mois à venir), François Bayrou concourt pour être l’adversaire au second tour de François Hollande tant il semble évident que le candidat du Parti socialiste semble être assuré, à l’heure actuelle, d’être un des deux élus du premier tour.

    Dès lors, il doit se positionner face à Nicolas Sarkozy en essayant de capter son électorat positionné au centre-droit et dans des mouvances de droite modérée.

    D’où une difficulté, s’il n’est pas présent au second tour, à appeler à voter pour François Hollande.

    Cependant, ses critiques pendant cinq ans sans discontinuer (sauf ces derniers mois, ce qui peut être une indication) de Nicolas Sarkozy rendent également difficile l’appel au vote du président sortant.

    Pourtant, comme il a dit qu’il en choisirait un, il faudra bien qu’il se décide…

    Si le schéma d’une place à prendre pour affronter Hollande au second tour se confirme, François Bayrou aura du mal, pour demeurer crédible, d’appeler à voter pour le candidat socialiste.

    Et il aura tout à gagner (des places intéressantes au gouvernement et un accord pour les législatives) en se rapprochant de Nicolas Sarkozy.

    D’autant que François Hollande ne pourra pas forcément lui proposer autant que le président sortant puisqu’il devra compter sur les Verts et le Front de gauche, à qui il devra faire d’importantes concessions (sauf s’il les lamine mais même dans ce cas là, il aura besoin de leur voix malgré tout)

    Dès lors, en cette mi-octobre 2011, Hervé Morin a sans doute tort d’affirmer que François Bayrou appellera certainement à voter pour François Hollande.

    Et puis, in fine, tout dépendra du score du président du Mouvement démocrate. S’il dépasse les 15%, sa parole comptera. S’il est plus proche des 5%, celle-ci portera peu. Car entre faiseur de roi et rallié parmi tant d’autres, il y a un océan d’influence…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Et maintenant?


    A sept mois de l’élection présidentielle mais aussi, il ne faut pas l’oublier, des élections législatives, quel est l’avenir du Centre pour ses deux rendez-vous politiques capitaux pour le pays?

    Au lieu de s’éclaircir, il s’est assombri… dans une certaine clarté!

    La clarté, c’est, bien entendu, une situation plus simple avec un candidat au centre qui semble au-dessus des autres et qui bénéficie d’une certaine légitimité. On veut parler, évidemment, de François Bayrou, depuis le retrait piteux de Jean-Louis Borloo.

    Mais cette clarté est toute relative puisqu’il y a toujours pléthore de micro-candidats qui veulent occuper l’espace central. Au premier rang de ceux-ci, il y a l’ancien lieutenant de Bayrou, Hervé Morin, qui a repris du poil de la bête depuis le renoncement de son associé et néanmoins adversaire, Borloo.

    Reste que lorsqu’il apparaissait dans les sondages, il ne dépassait guère les 2%. C’est en cela qu’il est encore un micro-candidat. Mais aussi parce qu’il n’a pas le soutien de tout son parti (notamment de tous ceux, nombreux, qui lui avaient préféré le président du Parti radical comme candidat).

    Derrière lui, Villepin pointe encore le bout de son nez (et, d’ailleurs, dans les sondages, il a toujours été plus haut que Morin). Bien entendu, nous le redisons, c’est une supercherie d’un homme de droite et nationaliste de vouloir se positionner au centre. Mais, franchement, est-ce beaucoup plus scandaleux que la tentative de phagocyter l’espace centriste à son profit par Jean-Louis Borloo, avec ses troupes qui avaient supporté sans sourciller Nicolas Sarkozy pendant quatre ans à l’intérieur du parti présidentiel?!

    On voit encore poindre Christine Boutin qui, si elle n’est pas centriste est, sans doute, moins éloignée de celui-ci que Villepin. Son engagement à la droite de la démocrate-chrétienne est une constante et elle porte avec elle certaines valeurs du Centre.

    Et puis il y a Corinne Lepage qui a vu dans le retrait de Borloo une belle opportunité de porter le flambeau d’une vision modérée de l’écologie. Est-elle pour autant une centriste? Ayant navigué du côté de la gauche modérée du temps de son engagement au Mouvement démocrate, on serait tenté den douter. Mais alors, on douterait également du recentrage de François Bayrou!

    Peut-être que d’autres candidats se déclareront dans les semaines à venir.

    La question est, qu’est-ce que cela va apporter au Centre?

    La réponse est simple, rien.

    Non pas que les personnes citées plus haut et les potentiels candidats qui pourraient encore sortir du bois n’ont aucun intérêt ou n’ont rien à dire. Cependant, ils continuent à encombrer l’espace centriste, à le morceler et à le rendre incompréhensible pour les électeurs.

    Pour l’instant, François Bayrou est celui qui a le plus de chance de faire un score honorable. Ce sera peut-être le cas d’un autre prétendant centriste (Hervé Morin?). Mais, il n’y a pas d’espace suffisant pour trois, quatre ou plus candidats se réclamant du Centre.

    D’autant qu’aucun d’eux, Bayrou compris, n’a une chance, actuellement, de se qualifier pour le second tour de la présidentielle. Il s’agit donc de se présenter pour faire exister les idées centristes, pour porter les valeurs du Centrisme et pour négocier au mieux un contrat de gouvernement avec la Droite ou la Gauche et de préparer les élections législatives.

    Néanmoins, le morcellement centriste assombri totalement cette ambition de pouvoir peser sur l’élection présidentielle et de permettre au Centre de négocier en position de force une alliance et un soutien contre une présence solide et substantielle dans le gouvernement qui sera mis en place après les présidentielles et les législatives.

    Si le Centre a une carte à jouer en 2012, c’est en se présentant uni aux deux élections. Sans écarter totalement la possibilité que son candidat puisse se retrouver en troisième position à l’issu du premier tour de la présidentielle, voire, en deuxième position, l’important est de montrer que le courant centriste a un projet pour la France et des équipes pour le mettre en œuvre. Cela permettra de peser politiquement sur le futur du pays.

    Pour que cela se réalise, il faudrait un peu de responsabilité de la part des leaders centristes. Et c’est bien pour cela, aussi, que l’avenir du Centre est bien sombre…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Centre: le temps de la clarification ou de l’embrouillamini?!


    Il ne sera donc pas candidat, ce qui n’est guère étonnant pour beaucoup, tant il est un personnage inconstant et manquant de courage politique, selon leur opinion. Jean-Louis Borloo a donc jeté l’éponge, il ne se présentera pas en 2012 alors que toutes les conditions pour sa candidature étaient réunies.

    Toutes sauf une… celle de gagner à coup sûr! Et c’est la lamentable raison qu’a avancée le président du Parti radical pour faire marche arrière. Car, il l’a dit, il s’était préparé, il avait son projet et ses équipes (merci pour elles, il ne les a même pas prévenues avant sa déclaration…).

    Du coup, on croit comprendre que les convictions centristes de Jean-Louis Borloo n’étaient que de l’apparence afin de capter un électorat qui aurait pu le propulser à la tête de l’Etat.

    Voilà qui est quelque peu troublant pour quelqu’un qui se gargarise de ses convictions politiques. Si l’on en a de vraies, peu importe que l’on gagne ou que l’on perde, on va les défendre lors de rendez-vous électoraux.

    Mais Jean-Louis Borloo avait tout de même un problème, il n’était pas réellement centriste! Ce n’est pas nous qui le disons, c’est lui-même et sa muse, Rama Yade, qui sont venus le dire et le redire sur les plateaux de télévision, dans les studios de radio et lors d’interviews dans la presse, il étaie de la droite modérée et républicaine (ce qui n’a pas empêchée Rama Yade de rejoindre le groupe Nouveau centre au Conseil régional d’Ile-de-France, juste avant que son chef ne jette l’éponge!).

    Pour certains, tout est donc revenu dans l’ordre des choses. Exit l’opportuniste radical qui voulait, à l’instar d’un Villepin, préempter le Centre à des fins d’ambitions personnelles.

    Et François Bayrou peut venir parader en affirmant qu’il savait que Jean-Louis Borloo n’avait pas les … pour se présenter et qu’il n’était qu’un homme de droite habillé en centriste. Cela permet de faire oublier qu’il avait, un temps, déserter le Centre. Mais, au moins, lui, il en venait et son discours est un discours centriste.

    Car ce renoncement va profiter, avant tout, au président du Mouvement démocrate. Le voilà donc quasiment intronisé par Borloo comme le seul et unique candidat centriste crédible.

    Crédible car Hervé Morin a immédiatement réagit en disant qu’il était toujours candidat. Mais le président du Nouveau centre doit maintenant démontrer qu’il peut porter les couleurs du centre-droit alors qu’il a disparu des sondages depuis plusieurs semaines et que son score ne dépassait pas, alors, le 2%.

    D’autant que Morin ne compte pas que des amis dans son propre parti. Nombreux ont été ceux qui ont mené une farouche bataille contre lui et en faveur de Borloo. Sauvadet, Létard, Leroy et bien d’autres, sans oublier le plus virulent, Jean-Christophe Lagarde, le président exécutif du Nouveau centre, qui n’a pas mâché ses mots contre la candidature de son patron, réglant au passage quelques comptes internes.

    Au Parti radical, ceux qui avaient pris position pour une candidature Borloo se retrouvent un peu bêtes et, surtout, marginalisés. Même la girouette Dominique Paillé a dit qu’il ne voulait pas en être une en revenant dans le giron de l’UMP, c’est dire!

    Quid, également, de l’Ares (Alliance républicaine écologique et sociale) qui regroupe le Nouveau centre et le Parti radical (ainsi que la Gauche moderne)? Va-t-elle se mobilier pour Hervé Morin? Va-t-elle se déliter?

    Ce qui est assez étonnant, c’est qu’après les élections sénatoriales, Jean-Louis Borloo avait souhaité que les sénateurs Nouveau centre, radicaux et Gauche moderne forment un groupe. Cela ne s’est pas déroulé ainsi puisque le groupe Union centriste réunit (mais pour combien de temps?) ceux-là en plus du Mouvement démocrate et de l’Alliance centriste.

    La candidature de la sénatrice du Nord, Nouveau centre et fervente supportrice de Jean-Louis Borloo, à la présidence de la haute assemblée, semblait montrer que la dynamique était encore du côté du président du Parti radical.

    Bien sûr, elle n’a obtenu que 29 voix (alors que le groupe compte 31 membres) mais cela veut dire que des sénateurs de tous les courants centristes avaient voté pour elle.

    Cette étonnante unité des différents courants centristes au Sénat concrétisé par un groupe commun et une candidature unique au plateau (la présidence de la haute assemblée) préfigure-t-elle une dynamique en ce sens au-delà des bancs du Palais du Luxembourg ou n’est-elle que de la poudre aux yeux avec des arrière-pensées politiciennes?

    Au vu des déclarations et des postures, on serait, malheureusement, plus enclins à retenir la deuxième option.

    Il va falloir voir dans les jours et les semaines qui viennent comment, ce que l’on peut vraiment appeler, malheureusement, la «nébuleuse centriste» va se sortir de toutes ses contradictions, qui vont, à l’intérieur de celle-ci rebondir en émergeant comme possibles leaders.

    Reste qu’il faut souhaiter que les électeurs centristes ne soient pas découragés devant tant d’inconséquences, de faux-semblants et de petites batailles. On la déjà dit. On le redit. Et on espère en des jours meilleurs pour le Centrisme. On la dit. On le redit…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Des «centristes» à la pelle, en veux-tu, en voilà!


    Le Centre est déjà bien embouteillé par ceux qui ont une certaine légitimité à s’y trouver. Mais cet embouteillage risque de devenir un vrai bouchon au fur et à mesure que les présidentielle se rapprochent.

    Résumons.

    On avait le Nouveau centre, le Mouvement démocrate, l’Arés (Parti radical + Nouveau centre) et quelques groupuscules dont l’Alliance centriste qui est celui qui surnage parmi d’autres. Et un vague rassemblement d’anciens UDF à l’intérieur de l’UMP.

    Nicolas Sarkozy n’est pas loin de se dire centriste ainsi que François Hollande. En tout cas, leurs affidés ne s’en privent pas comme Gérard Collomb, le maire de Lyon et supporter d’Hollande qui prône l’alliance entre socialistes et centristes. Ou comme Jean Léonetti et Marc Laffineur, nouveaux ministres de Sarkozy, qui, en bons soldats, veulent créer, à l’intérieur de l’UMP, un pôle «humaniste et centriste» sous le parrainage de Jean-Pierre Raffarin (Pierre Méhaignerie appréciera!).

    Et puis, il y a Ségolène Royal, Dominique de Villepin, Jean-Michel Baylet et son alliance Radicaux de gauche-Génération écologie ainsi que la Gauche moderne.

    Bon, nous en oublions certainement un certain nombre (qu’ils poussent un soupir de soulagement…). Mais arrêtons-nous là, le bol est déjà bien rempli!

    Si l’on touille tout cela, nous obtenons une salade bien peu digeste... Surtout, les Français risquent de ne pas savoir ce qu’ils mangent (c’est peut-être ça, le but!).

    Un certain respect des politiques envers la démocratie et leurs électeurs seraient le bienvenu en la matière. Il faut que l’offre aux prochaines échéances électorales soit claire et permette un choix tout aussi clair.

    Ici, on se croirait plutôt dans un centre commercial où chacun fait son offre promotionnelle avec une multitude de slogans, tous racoleurs et quelques uns mensongers.

    Sans trop y croire, lançons un appel à la dignité…

    Les adversaires du Centre disent souvent que l’opportunisme est une déviation du Centre. Mais, on voit que la Droite et la Gauche n’ont pas de leçon à lui donner en la matière.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • La pitoyable rentrée centriste qui s’annonce


    Nous avons lutté, nous luttons et nous lutterons sur ce site pour que le Centre devienne une force politique dominante en France et que les centristes éparpillés comprennent qu’ils doivent s’entendre à défaut de s’aimer.

    La rentrée politique qui s’annonce est à des années-lumière de cet objectif!

    Résumons: François Bayrou déteste Jean-Louis Borloo qui déteste Hervé Morin et qui déteste les deux premiers. En matière d’alliance, on fait mieux.

    Les trois principaux leaders de la galaxie centriste ont tous, en outre, la même ambition (la seule chose qu’ils semblent partager): être candidat à l’élection présidentielle.

    Au jour d’aujourd’hui, si c’était le cas, nous aurions les résultats suivants au soir du premier tour d’avril 2012: Jean-Louis Borloo aux alentours de 8-9%, François Bayrou aux alentours de 6-7% et Hervé Morin aux alentours de 1-2%.

    Qui seraient les gagnants? Les railleurs du Centre.

    Qui seraient les perdants? Les trois larrons précités mais aussi et surtout et malheureusement, tous les militants centristes, les partis du Centre et le Centrisme.

    Merci à ceux qui sont sensés représenter une mouvance politique qui met la responsabilité et le consensualisme en tête de ses comportements!

    Y a-t-il un espoir que tout ceci change dans les mois qui viennent? Oui et non.

    Oui, si les militants des différents partis centristes qui se regardent en chiens de faïence osent porter une envie unitaire forte et qu’ils le disent.

    Oui, si un des candidats potentiels fait rapidement une percée dans les sondages.

    Oui, si les projets que présenteront ces derniers se ressemblent pour s’assembler.

    Oui, si les centristes se rendent compte enfin de la responsabilité qu’ils ont de sortir le pays d’une crise économique, sociale et sociétale dans laquelle il s’enfonce car ils possèdent de bons diagnostics et de bonnes solutions.

    Non si tout reste comme ces cinq dernières années.

    Et ce n’est malheureusement pas la création récente de l’Arés des compères Borloo-Morin qui débloquera les choses. Ni même la volonté des militants courageux de l’Alliance centriste de réunir le Centre.

    Car il semble bien que les inimitiés sont bien plus grandes que le sens du devoir politique chez les responsables des différentes formations.

    Ils jurent leur grand dieu que non? Chiche?!

    En attendant, cette situation est bien pitoyable. Le plus extraordinaire, c’est qu’il y a encore de nombreux Français pour glisser un bulletin de vote centriste dans les urnes. Les voilà, les vrais héros actuels du Centre!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Bayrou, son projet, ses ambitions et le Centrisme

    Le François Bayrou de 2012 devrait se caractériser, selon ses propos dans les médias, par un recentrage (que l’on espère sincère), de bonnes idées et des valeurs essentielles. Mais tout cela pourrait ne servir à rien car sa stratégie demeure très aléatoire et son hubris - malgré sa repentance après les résultats électoraux calamiteux de son parti – est toujours prégnant et pourrait causer sa perte.

    D’autant que s’il ne parvient pas à s’imposer l’année prochaine, son avenir politique, en tout cas, son futur présidentiel risque d’être définitivement de l’histoire ancienne.

    Le Centre, c’est un humanisme intégral qui fait de la personne (l’individu responsable, doté de droits et de devoirs, dans une société solidaire au lien social solide) l’alpha et l’oméga de toute politique. François Bayrou croit, sans conteste, à ces valeurs centristes essentielles que sont la liberté, la solidarité, la tolérance et le respect.

    - Le Centre est indépendant et doit absolument le demeurer (ou le redevenir…). François Bayrou défend cette indépendance incontournable et non-négociable si les centristes veulent réellement porter leurs valeurs et leur projet afin de les faire triompher.

    - Le Centre doit rassembler autour de lui et non être une simple force d’appoint soit de la Gauche, soit de la Droite. François Bayrou est sur cette ligne, la bonne et la seule capable de mettre en place une vraie politique équilibrée dont la France a besoin dans une Europe unie et afin qu’elle ait toute sa place dans une mondialisation qu’il serait suicidaire de nier et de rejeter.

    - Le Centre doit proposer un projet politique responsable, innovant et visionnaire. François Bayrou n’en est pas très loin.

    Mais si son obsession d’un système éducatif performant et rénové est à mettre à son crédit, sa volonté de réindustrialiser la France à tous prix est beaucoup plus contestable, surtout, bien moins atteignable que l’investissement dans les nouvelles activités (qu’elles soient dans l’agro-alimentaire, l’industrie ou les services), l’innovation et la création. On peut certes récupérer un certain nombre d’activités délocalisées (et il ne faut pas s’en priver) mais, d’une part, toutes les activités ne sont pas intéressantes à récupérer et d’autre part, beaucoup ne le seront jamais. Et puis, comment imaginer que les Français soient prêts à payer des produits beaucoup plus chers pour cause de relocalisation alors même que leur pouvoir d'achat s'est effrité?!

    Quant à son obsession de l’équilibre budgétaire, il a mis de l’eau dans son vin, sachant que s’il défend la «règle d’or» (qu’il aurait voulu plus contraignante) et des coupes budgétaires importantes, il sait aussi que la politique qu’il veut mettre en place nécessite des mesures qui ont un coût. Notamment celle qu’il prône, cette aide nécessaire aux PME pourvoyeuses d’emplois et de richesse nationale.

    - Le Centre n’est pas un positionnement de circonstance. On aimerait dire que François Bayrou le pense mais on n’en est pas sûr. Son éloignement de la galaxie centriste de 2007 à 2010 ne plaide pas en faveur de la sincérité de ses serments de fidélité récents.

    - Le Centre, selon Bayrou, gagnera tout seul en rameutant autour de lui et de l’homme providentiel (a.k. François Bayrou himself) permettant de créer une improbable «union nationale» (2007) ou une tout aussi improbable «majorité centrale» (2011) réunissant de Dominique de Villepin à Ségolène Royal en passant par Jean-Louis Borloo, Hervé Morin ou Emmanuel Valls.

    François Bayrou veut faire croire qu’il croit dur comme fer à ce rassemblement sans queue ni tête mais qui lui permet de montrer qu’arithmétiquement sa stratégie est réalisable... Ce qui est une erreur voire une faute politique en analysant les forces politiques de la France, actuellement. Sauf à espérer secrètement que le pays ne plonge dans une crise majeure, extrêmement grave pour la démocratie et son avenir, rabattant les cartes et imposant des unions, ce qu’aucun responsable politique digne de ce nom ne peut espérer afin de booster son propre destin présidentiel…

    La bonne stratégie, c’est se battre pour ses idées, sa vision, son projet politiques et nouer, si nécessaire (et ça l’est), les alliances pour gouverner en imposant la plupart de ses vues si l’on est le partenaire le plus fort, en imposant des mesures emblématiques si l’on est le partenaire du plus fort.

    Au jour d’aujourd’hui, François Bayrou doit d’abord convaincre qu’il a l’étoffe d’un présidentiable crédible et que son projet politique permet de faire face aux défis actuels en matière économique, sociale, sociétale et internationale. S’il est en tête des intentions de vote ou s’il est dans le duo du second tour de la présidentielle, les rapprochements se feront par rapport à sa crédibilité personnelle et politique et non sur un concept fumeux.

    Enfin, on ne peut s’empêcher en lisant et en écoutant les propos de François Bayrou de lui demander de cesser de jouer au moralisateur en chef qui distribue les bons points de vertu. Le sage sait bien qu’il faut d’abord commencer par soi-même avant d’accabler les autres.

    Qu’il se rappelle que l’hubris a fait disparaître des civilisations comme l’expliquait le grand historien américain Arnold Toynbee et a détruit des destins personnels…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les devoirs de vacances des centristes: se rendre crédibles


    Il semble désormais établi – sauf événement particulier - que la bataille au centre lors des élections présidentielles de 2012 opposera Jean-Louis Borloo à François Bayrou. D’un côté le président du Parti radical, de l’autre, celui du Mouvement démocrate.

    Ce qui se dessine également, c’est que cette bataille n’aura que peu d’incidence sur le scrutin et donc sur l’avenir de la France. Les deux hommes, dont les scores dans les sondages ne passent pas la barre des 10%, n’auront que la capacité de monnayer leurs voix du premier tour aux deux candidats qualifiés pour le second.

    Bien sûr, nous sommes encore loin de la ligne d’arrivée. Néanmoins, au jour d’aujourd’hui, trois remarques s’imposent.

    La première est que la Droite et la Gauche parviennent de plus en plus à mobiliser leurs électorats, ce qui est loin d’être le cas du Centre.

    La deuxième est que les Français ne sont pas très séduits par Jean-Louis Borloo, dont ils ne parviennent pas à savoir qui il est, où il se trouve et qu’est-ce qui le motive à part son ressentiment envers Nicolas Sarkozy dont il se dit, par ailleurs très proche...

    La troisième est que ces mêmes Français - loin de penser que François Bayrou est devenu un candidat crédible après deux présidentielles et un score inespéré de 18,57% en 2007 - estiment que le président du Mouvement démocrate ressemble plus à un cheval sur le retour qu’à un fringant leader dont le pays a besoin.

    Ces trois remarques ont, dans leurs énoncés mêmes la possibilité d’être infirmées. Un, le Centre peut encore mobiliser; deux, Jean-Louis Borloo peut se rendre crédible; trois, François Bayrou peut se défaire de l’image de l’outsider sans espoir de gagner mais à l’égo surdimensionné.

    Pour cela, il faut que l’automne soit faste pour le Centre. Rien n’indique, pour l’instant que ce sera le cas. Les leaders centristes ont donc des devoirs de vacances tout trouvés: se rendre crédibles. On leur souhaite un été studieux.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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